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jeudi 20 avril 2017

Le nouveau format de supermarché

Parmi les premières découvertes de l’expatrié : les habitudes alimentaires. Visite guidée au supermarché pour découvrir à quoi pourrait ressembler le panier “type” de la famille brésilienne.



Expatriation rime nécessairement avec adaptation. Pour moi, elle a commencé dans l’assiette. Pendant les premiers mois, le supermarché a été un véritable terrain d’expérimentation. Premier obstacle à surmonter : le vocabulaire. D’abord pour nommer les produits locaux (parfois des aliments non identifiés qui m’étaient totalement inconnus jusque là) mais aussi pour trouver ce que je cherchais (si toutefois cela existe ici). Le smartphone s’est révélé d’une utilité précieuse pour m’éclairer dans ces moments de désarroi et vérifier rapidement dans un dictionnaire, dans un sens ou dans l’autre (si équivalent dans l’autre langue il y a). Une fois mon panier rempli, aux fourneaux ! Mais au fait, comment ça se cuisine ce légume bizarre ? Là encore, merci Internet et les sites de recettes pour trouver de l’aide et un peu d’inspiration. Avec toujours le dictionnaire à portée de clic bien sûr, pour élargir un peu mon champ lexical culinaire. Les semaines ont passé, et le carnet d’adresses s’est construit petit à petit, selon le budget et les envies.

Apprécier les produits locaux, c’est bien. Mais apprendre à renoncer aux saveurs que l’on aime, c’est plus compliqué. Toute curieuse que je suis, il m’a fallu accepter de vivre sans quelques incontournables franco-français (et apprendre à refréner ces envies qui finissent par une addition salée !) en compensant avec les spécialités locales, et en attendant le prochain arrivage de France pour un ravitaillement en chocolat, fromage ou vin. Me voilà devenue une habituée du rayon des produits soldés (pour cause de date de péremption imminente), où je guette patiemment le chocolat Casino, quasiment un produit de luxe. Bref, un juste équilibre à trouver entre appropriation (de la culture locale), tradition (française) et …improvisation !

Les “basiques” brésiliens… à manger

Penchons nous à présent sur le panier “de base” de la famille brésilienne (cesta básica). Difficile de généraliser évidemment, car comme partout, le contenu du chariot varie grandement selon le pouvoir d’achat, la composition de la famille, le régime alimentaire, etc. Mais quelques tendances semblent se dessiner.

Si l’alimentation diffère selon les régions du Brésil, il y a tout de même un plat “traditionnel” à l’échelle du pays, arroz et feijão (riz et haricots), toujours présents dans les rayons des épiceries ou des grandes surfaces. Plat de résistance du déjeuner, il va souvent de pair avec une viande. Principalement de boeuf, de poulet ou de porc. Un petit peu moins à la mode sans doute ces derniers temps avec les scandales qui ont agité le secteur.

Autre spécialité, le manioc (mandioca), hérité des indiens, utilisé dans de nombreuses préparations : farofa (farine qui accompagne le arroz/feijão), crêpes de tapioca, mandioca frita…Comme sans doute dans de nombreux pays aujourd’hui, les pâtes connaissent un certain succès, et par conséquent la sauce tomate aussi. Côté préparation et assaisonnement, on trouve sel, huile de soja, margarine et beurre parmi les indispensables.

Au rayon fromages, c’est requeijão, sorte de fromage à tartiner, ou fromage tranché mussarela (mais pas vraiment de la mozarella !), le tout sur du pão francês, qui malgré son nom n’est qu’un lointain cousin de notre pain, avec éventuellement du jambon de porc (presunto) ou de dinde (peito de peiru). Au menu du petit déjeuner ou pour une collation légère le soir.

Quant aux fruits, un vrai régal ! Exotiques (banane, mangue, ananas, papaye, maracuja, goyave…) ou venus avec les immigrants (raisin). On apprécie les sucreries et desserts à base de noix de coco (lait ou râpée), de lait condensé ou de doce de leite (confiture de lait). Quelques autres ingrédients pour compléter mon panier “type” : tomates, pommes de terre, oignons, oeufs, sucre ou adoçante (édulcorant), lait (parfois aussi en poudre), biscoito de polvilho (également à base de manioc) et fuba (farine de maïs pour gâteaux et polenta).

…et à boire

Oubliez le thé, ici, nous sommes au pays du café ! Il est d’ailleurs souvent proposé en libre service sur le lieu de travail, dans la salle d’attente chez le médecin, dans une boutique ou offert avec le repas au restaurant. On le consomme noir ou avec du lait, et la plupart du temps sucré. Les boissons gazeuses, refrigerantes, sont les mêmes qu’ailleurs, aux côtés des productions locales, comme par exemple celles à base de guarana, à forte teneur en caféine. On trouve aussi des jus en sachet, poudres à mélanger avec de l’eau, à la mode chez nous à une certaine époque mais aujourd’hui disparues de nos rayons : ça, je vous avoue franchement que je n’ai eu ni l’envie ni le courage de goûter. Des jus de fruits et de l’eau de coco aussi, et pour les boissons alcoolisées, la bière, sans aucun doute !

Après ce modeste aperçu, d’autres billets suivront, car le sujet est riche. Il y a beaucoup à dire sur où l’on mange, comment l’on mange et ce que l’on mange (à part le riz et les haricots !)…
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Au Brésil, les élections pourraient prendre un tournant inédit après un méga scandale

Choqués par le méga-scandale de corruption qui secoue le pays, les Brésiliens pourraient bien tourner le dos à la classe politique traditionnelle et donner leurs voix à des candidats certes atypiques, voire de l'extrême-droite, mais aux mains propres.


La vague anti-establishment pourrait déferler sur les prochaines élections générales de 2018, jugent les analystes.

Une centaine de politiciens de tous bords, dont des figures de la politique, ont été mis en cause la semaine dernière dans le dossier Petrobras, dit "Lavage Express". Le 11 avril, la Cour Suprême a donné son feu vert à l'ouverture de dizaines d'enquêtes: au moins un tiers des ministres du président Michel Temer et du Sénat sont dans le collimateur de la justice, ainsi qu'une quarantaine de députés.

Ces nouvelles accusations proviennent des confessions d'ex-cadres du géant du BTP Odebrecht, au coeur du vaste système de trucage systématique des marchés publics qui avait détourné plus de 2 milliards de dollars de la compagnie pétrolière d'Etat Petrobras depuis le début des années 2000.

La plupart des hommes politiques cités sont soupçonnés d'avoir reçu des pots-de-vin d'Odebrecht pour financer leurs campagnes, mais certains sont aussi visés pour blanchiment d'argent et association de malfaiteurs.


Donald Trump brésilien

Les Brésiliens "veulent du changement", a assuré David Fleischer, professeur émérite de l'université de Brasilia, qui fait le parallèle avec la victoire du Brexit au Royaume-Uni et celle de Donald Trump aux Etats-Unis.

"Cela ouvre d'énormes possibilités à ceux qui peuvent dire 'Je ne suis pas un politicien, je n'ai jamais été un homme politique'", a-t-il ajouté.

La déferlante est d'une telle ampleur qu'elle éclabousse à différents degrés les cinq ex-présidents de la République encore vivants depuis la fin de la dictature en 1985.

Ainsi l'icône de la gauche brésilienne, Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), pourrait voire ses chances de briguer à nouveau la présidence fortement compromises par les cinq affaires de corruption dans lesquelles il est cité.

S'il figure toujours en tête des sondages, dont celui de CNT en février, qui lui accordait 30,5% des intentions de vote, une condamnation à de la prison ferme ou à une peine d'inéligibilité l'écarteraient du jeu politique.

Si les électeurs brésiliens décidaient de confier leur voix à un outsider aux mains propres, le nouveau maire de la mégalopole Sao Paulo, Joao Doria, pourrait en être le grand bénéficiaire.

Immensément riche, ce spécialiste de la communication a présenté la version brésilienne de "The Apprentice", l'émission de téléréalité animée de 2008 à 2014 par Donald Trump.

Sous les couleurs du Parti social-démocrate brésilien (PSDB, centre droit), il a ravi la capitale économique du Brésil au Parti des Travailleurs (PT) de Lula. Sans s'être encore déclaré candidat à la présidentielle, il est déjà crédité de 5% des intentions de vote, selon le dernier sondage publié mardi par Vox Populi.

Propos ouvertement homophobes

Les Brésiliens pourraient également se tourner vers le député Jair Bolsonaro, célèbre pour son éloge d'un tortionnaire et de la dictature militaire (1964-1985) devant des millions de téléspectateurs, en 2016, lors de la procédure de destitution de l'ancienne présidente Dilma Rousseff.

Outre ses propos ouvertement homophobes, il est également connu pour sa violente diatribe contre une députée du PT, Maria do Rosario. En 2003, il l'avait traité de "salope" en hurlant, et en 2015, il lui avait lancé: "Je ne te violerais pas. Tu ne le mérites pas".

Bolsonaro, qui ne figure pas sur la liste des politiciens soupçonnés de corruption, est vu par certains comme l'homme fort qui pourrait assainir le paysage politique.

"Nous devons stopper l'hémorragie de corruption", affiche-t-il sur son profil Twitter.

Dans le sondage de février comme dans celui de mardi, il réunit 11,3% des intentions de vote.

Le ressentiment de la population pourrait également se matérialiser lors des législatives de l'an prochain, à l'image des municipales de fin 2016, véritable hécatombe pour le PT.

"Une crainte est en train de se répandre parmi les membres des partis brésiliens traditionnels : que l'opération Lavage Express détruise le système politique tel qu'ils le connaissent", a écrit mardi le cabinet d'analyse Stratfor.
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Brésil : l’opposition demande la démission de huit ministres soupçonnés de corruption


Le Parti des travailleurs (PT) du Brésil a demandé mercredi à la commission d’éthique de la Chambre des députés de limoger huit ministres faisant l’objet d’une enquête pour corruption devant le Tribunal suprême fédéral (TSF).
Le groupe parlementaire PT à la Chambre a estimé dans un communiqué que ces ministres devaient partir dès que possible pour cause de conduite administrative inappropriée et de violation des codes d’éthique. Pour le député Robinson Almeida, ces ministres « ont perdu tout statut moral dans l’exercice des fonctions qui sont les leurs ».
Ces ministres du gouvernement du président Michel Temer font l’objet d’investigations dans le cadre de la vaste campagne anti-corruption appelée Lava Jato (Lavage express), qui s’est déjà soldée par l’interpellation de dizaines d’hommes politiques et de cadres d’entreprises impliqués dans le scandale Petrobras.
L’enquête vise notamment des faits de corruption active et passive, de blanchiment d’argent ou encore de passation illégale de marchés publics.
Le TSF a ouvert la semaine dernière de nouvelles enquêtes visant ces ministres et plus de 70 députés dont les noms ont été cités par des cadres du géant brésilien du BTP Odebrecht comme ayant reçu des pots-de-vin ou détourné des fonds publics pour financer leur campagne électorale.
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mercredi 19 avril 2017

SCANDALE DE LA VIANDE AVARIÉE : LE BRÉSIL DONNE QUITUS À L’UN DE SES PLUS GROS EXPORTATEURS


Le gouvernement gabonais, cependant, n’a pas encore donné son autorisation pour la reprise des importations des produits carnés en provenance du Brésil, suspendues depuis le 28 mars 2017.

BRF, l'un des plus grands exportateurs de volailles au monde, a annoncé, le 8 avril dernier, par un communiqué de presse, que la compagnie a reçu l’autorisation officielle du ministère de l'Agriculture, de l’Elevage et de l’Alimentation (MAPA) du Brésil pour reprendre la production des produits de dinde et de poulet à l’usine de Mineiros. L'autorisation, indique la compagnie, a été obtenue après avoir fourni toutes les informations pertinentes concernant les procédures de qualité et de sécurité, ainsi qu'un contrôle mené par le gouvernement brésilien.

L'usine de Mineiros a rouvert, le 10 avril dernier, et la production a repris le lendemain, après la préparation des chaînes de production. Cependant, suite à ce communiqué, le gouvernement gabonais n’a pas encore donné son autorisation pour la reprise des importations des produits carnés en provenance du Brésil, suspendues le 28 mars 2017. Par mesures de sécurité, l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (Agasa) avait indiqué, le 30 mars dernier, avoir déjà saisi, à titre conservatoire, 5 containers de 27 tonnes.
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La justice bloque la vente d'un champ pétrolier à Statoil


Rio de Janeiro - La justice brésilienne a suspendu lundi soir la vente par la compagnie pétrolière d'État Petrobras d'un champ en eaux profondes au norvégien Statoil, une opération de 2,5 milliards de dollars.

Les deux entreprises ont annoncé mardi qu'elles feraient appel de cette décision, issue d'un procès intenté par la Fédération Nationale des Pétroliers (FNP), syndicat qui a dénoncé l'absence d'appel d'offres dans l'opération.

En juin dernier, Petrobras a signé un accord pour la vente à Statoil de 66% de sa participation dans le bloc d'exploration BM-S-8 du champ de Carcará (Sao Paulo).

Une transaction qui fait partie de sa stratégie de vente d'actifs pour rembourser sa dette et financer de nouveaux investissements.

La compagnie brésilienne a affirmé dans un communiqué que l'opération, finalisée en novembre, remplissait "toutes les conditions" prévues par la loi et a indiqué qu'elle prendrait "toutes les mesures judiciaires appropriées".

Petrobras précise par ailleurs avoir déjà reçu la moitié du produit de la vente (1,250 milliard de dollars), une somme utilisée "intégralement pour liquider une partie" des dettes.

Erik Haaland, porte-parole de Statoil, a exprimé pour sa part sa "confiance en la réalisation la transaction", précisant que le groupe analyse "plusieurs options légales".

Petrobras est au coeur d'un méga-scandale de corruption qui secoue actuellement la politique brésilienne, des malversations ayant coûté plus de deux milliards de dollars à la compagnie.
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Le FMI ne prévoit pas de reprise avant 2018

Rio de Janeiro (awp/afp) - Le FMI a maintenu mardi une prévision de croissance quasi-nulle pour le Brésil en 2017 (0,2%), n'envisageant la reprise qu'en 2018 (1,7%), alors que la première économie d'Amérique Latine s'est contractée pour la deuxième année de suite en 2016 (-3,6%), la pire récession de son histoire.
En janvier, le Fond monétaire international prévoyait déjà une croissance de 0,2% pour 2017 (contre 0,5% en octobre), mais était légèrement plus pessimiste que ce mardi en ce qui concerne 2018 (1,5%).
En mars, le gouvernement brésilien avait revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2017 (0,5% contre 1% en novembre), mais s'attendait à une reprise nettement plus franche que le FMI en 2018 (2,5%).
"Le rythme de la contraction a diminué, mais les investissements et la production continuaient à chuter fin 2016, alors que la crise fiscale de certains États continue à s'approfondir", explique le FMI dans son rapport mondial.
Plusieurs États brésiliens, notamment celui de Rio de Janeiro, sont au bord de la faillite et les fonctionnaires accumulent parfois plusieurs mois de salaires impayés.
"La reprise progressive dépend d'une réduction des incertitudes politiques, d'un assouplissement monétaire et de l'avancement des réformes", selon le Fonds.
"Des réformes pour accélérer la croissance potentielle sont nécessaires non seulement pour améliorer le niveau de la vie de la population après la profonde récession, mais aussi pour faciliter la consolidation fiscale", conclut le rapport.
La chute récente de l'inflation a permis à la banque centrale d'accélérer ces derniers mois la baisse du taux directeur, passé de 14,25% en octobre à 11,25% le 12 avril.
Le gouvernement tente pour sa part de faire passer une série de mesures d'austérité pour sortir le pays de la crise.
Mais l'incertitude politique a repris de plus belle la semaine dernière, avec les derniers rebondissements du méga-scandale de corruption qui secoue le pays, notamment le feu vert donné par la Cour suprême à l'ouverture d'enquêtes visant notamment huit ministres du gouvernement.
La crise politique menace l'avancement des réformes, notamment celle du système de retraites, en discussion actuellement au Parlement.
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mardi 18 avril 2017

Argent, travail et terre: la marchandisation et le capital transnational


Dans des conditions de température et de pression normales, cette époque de l’année serait à la préparation de la politique agricole conventionnelle du «Plan-Récolte 2017-2018», basé essentiellement sur du crédit subventionné et sur divers arrangements visant à sa commercialisation (assurances de prix, crédit, règles de commercialisation de la récolte etc.).

Dans la conjoncture économique et politique actuelle, fortement conditionnée par la crise fiscale, les arrangements autour du «Plan-Récolte» sont secondaires. L’argent pour le crédit continue à se faire rare, parce que le système bancaire est surchargé de portefeuilles marqués par une insolvabilité potentielle de secteurs non négligeables de l’industrie et de la construction d’infrastructures, alors que le Trésor de l’Union révèle une difficulté croissante à maintenir le niveau de subventions allouées au «Plan-Récolte» sur la période 2000-2014 (le crédit rural a augmenté à des taux réels – inflation déduite – de 9,5% par an environ, avec une subvention financière en parallèle).

Dans la conjoncture actuelle, qui est placée sous le signe de la propagande et du marketing au jargon totalitaire («l’agro, c’est tout»), un nouvel arrangement de la politique agricole et agraire est en train d’être concocté par le gouvernement de Temer [1] et le Congrès. Cet arrangement se propose, en résumé, de déstructurer radicalement les appareils régulateurs qui, dans l’ordre légal, protègent encore le travail humain et les ressources de la nature (terre) contre leur complète «marchandisation». Cette soumission sera confiée par tous les moyens aux mains du capital-argent (majoritairement externe), qui interviendra sans limite aucune dans la réalisation d’un nouveau projet d’économie politique.

C’est dans ce sens, mais en la remettant en question, que je me propose d’interpréter la véritable furie de production législative du gouvernement Temer, qui œuvre en lien intime avec le bloc ruraliste [très influent] du Congrès, un aspect qu’il ne m’est malheureusement pas possible de détailler dans cet article.

Sous le manteau de la complète «marchandisation» de la terre, le gouvernement dirige au travers de la Mesure provisoire 759-2016 une ample opération à caractère national de régularisation foncière» rurale et urbaine, ce qui constitue un subterfuge pour légaliser l’accaparement de terres en marge de l’ordre constitutionnel.

Mais dites-vous – et l’on doit bien cela à la vérité – que ce processus n’est pas nouveau: il s’est produit sous le gouvernement Lula [janvier 2003-décembre 2010] pour la région amazonienne (MP 458/2008), et sous le gouvernement Dilma Rousseff [janvier 2011-31 août 206, date de sa destitution], au travers de la Loi 13.178-2015 de «régularisation foncière dans les zones frontières», loi adoptée en marge du ministre du Développement agraire d’alors, Patrus Ananias. Cette loi fait d’ailleurs l’objet d’une Action directe en Inconstitutionnalité devant le Tribunal fédéral suprême (ADIn 5.623), présentée par la CONTAG [Confédération nationale des travailleurs de l’agriculture].

L’ingrédient nouveau dans la stratégie de «marchandisation totale», et cela dans la droite ligne du slogan «L’agro, c’est tout», réside dans la dimension d’internationalisation du marché des terres, maintenant en phase avancée de «combinaison» entre Eliseu Padilha, le ministre de la «Casa Civil» [l’équivalent d’un premier ministre] et le représentant ruraliste Nilton Cardoso Junior [PMDB, Parti du mouvement démocratique brésilien, comme Michel Temer], le Rapporteur du projet de Loi 4.059-201113 (en phase de votation à la Chambre fédérale).

Ce qui constitue le but avoué de tout cela, c’est d’ouvrir intégralement au capital étranger la possibilité d’acheter et de louer des terres au Brésil, et cela (dans le projet de départ, explicite) sans aucune limitation quant à la localisation ou à la quantité. L’attente des promoteurs de cette initiative est de «chauffer»» le marché des terres agricole, momentanément paralysé par la crise budgétaire et la crise des commodities.

Sur la question de l’agenda régressif pour ce qui touche à la protection du travail en général et au travail agricole en particulier, citons brièvement la contre-réforme de la Prévoyance sociale prévue dans le PEC 287/2016 [abordée dans divers articles antérieurs], qui consiste en l’élaboration de nouvelles règles de sous-traitance des relations de travail et de projets de réforme du Code du travail. Je ne m’arrêterai que sur l’un d’eux, à savoir le Projet 6.442/2016 du député ruraliste [PSDB du Matto Grosso] Nilson Leitão (il traite spécifiquement du travail agricole). Ce texte, qui a maintenant le privilège d’être traité en Commission spéciale, par déférence de la part du Président de la Chambre [Rodrigo Maia, Démocrate, de Rio Janeiro, avec une carrière dans la banque], substitue de manière avouée à la CLT [la Consolidação das Leis do Trabalho, le code du travail brésilien] des règles contractuelles directes [entre salariée et employeur], consacrant ainsi l’inégalité comme règle à faire prévaloir.

La nécessité d’autoprotection de la société contre la tendance endogène du système économique à vouloir «marchandiser», déréglementer et «déprotéger» les êtres humains et la nature elle-même replace en plein XXIe siècle un phénomène originel des débuts du capitalisme, qui a été analysé dans «La Grande Transformation», le grand classique de Karl Polanyi. Cela signifie qu’il faut aujourd’hui se protéger contre la barbarie totalitaire du capital argent, qui ne connaît absolument aucune limite.

Heureusement, la société commence à percevoir cela et à réagir contre la profondeur et l’extension du coup régressif qui s’articule dans cette stratégie actuellement à l’œuvre. La radicalisation régressive actuellement en cours doit être connue, contenue, renversée et probablement que cela exigera à court terme un affrontement à la hauteur du défi qui nous est posé. (Aricle publié dans Correio Da Cidadania, le 12 avril 2017; traduction A l’Encontre)

[1] Un nouvel épisode de corruption a éclaté mi-avril 2017. Les «affaires» sont liées aux fabuleuses constructions pour le Mondial de foot et les Jeux olympiques. Deux événements qui sont organisés par des entités ayant le privilège d’avoir leur siège à Zurich (FIFA) et à Lausanne («ville olympique»). Selon l’ancien numéro un d’Odebrecht (BTP) et l’instruction, huit ministres du gouvernement de Michel Temer, 24 sénateurs, 37 députés, trois gouverneurs, les présidents du Sénat et de la Chambre des députés et les dirigeants des principaux partis sont impliqués dans ces affaires de corruption. Le président de la République Michel Temer dément – oui! – l’accusation de corruption au profit de son parti politique, le PMDB. Fin 2016, un autre géant du BTP brésilien, Andrade Gutierrez, avait reconnu être un acteur du cartel visant à truquer les marchés d’attribution des travaux de construction ou rénovation «d’au moins cinq stades» du Mondial 2014 de football. (Réd. A l’Encontre)
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Casino ralentit au premier trimestre avec le Brésil mais confirme ses objectifs

PARIS (Reuters) - Casino a confirmé ses objectifs financiers 2017 malgré une croissance organique ralentie au premier trimestre en raison d'une nette décélération au Brésil.



Les ventes du distributeur ont totalisé 9,32 milliards d'euros, enregistrant une hausse de 11,6% en données publiées, dopée par l'évolution favorable des taux de change.
A change constants, hors essence et effets calendaires, elles ont limité leur progression à 3,1%, après une hausse de 5,1% au quatrième trimestre de 2016.
En France - dont le poids est devenu crucial depuis la cession des très rentables actifs asiatiques pour désendetter le groupe - les ventes ont maintenu leur faible croissance de 0,2% à magasins comparables, dans un environnement concurrentiel toujours difficile.
La dynamique, qui s'est dégradée dans les hypermarchés Géant (les ventes ont baissé de 1,9% avec une baisse à deux chiffres dans le non alimentaire), a été compensée par les solides performances de Monoprix (+2,1%), tirée par la livraison express dans l'alimentaire et par le textile, et par celles de Franprix (+1,4%) qui profite de la rénovation de son parc de magasin passés sous le concept "mandarine".
Au Brésil les ventes de la filiale GPA, numéro un brésilien de la grande distribution, ont vu leur croissance limitée à 5,8% en comparable, après une hausse de 7,9% au 4e trimestre 2016, pénalisée par la baisse de l'inflation alimentaire.
"Nos chiffres confirment notre plan de marche pour réaliser nos objectifs de progression de notre rentabilité", a déclaré Antoine Giscard d'Estaing, directeur financier du groupe, lors d'une conférence téléphonique avec la presse.
Le distributeur s'est fixé pour objectif de faire progresser son résultat opérationnel courant (ROC) cette année d'au moins 10%, à changes courants et d'environ 15% en France, dans l'alimentaire seulement.
Antoine Giscard d'Estaing s'est refusé à toute indication sur la cession de ViaVarejo, filiale de produits électroniques de GPA, dont la procédure de vente a été lancée en novembre 2016, précisant simplement que l'enseigne poursuivait son redressement, profitant d'un environnement plus favorable lié à la baisse de l'inflation et des taux d'intérêt.
"Il n'y a aucun pression sur l'actif et sa valeur intrinsèque ne peut que s'améliorer", a-t-il précisé.
En Bourse, le titre Casino cède 0,79% à 51,58 euros à 9h41, alors que le SBF 120 est en léger recul (-0,63%) au même moment.
"Ces chiffres ne devraient pas sensiblement modifier le sentiment du marché sur Casino", soulignent les analystes de Raymond James, pour qui la confirmation des objectifs témoigne de l'approche jugée prudente du groupe concernant l'évolution de sa rentabilité.
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lundi 17 avril 2017

USA: Amende de 2,6 milliards de dollars pour le brésilien Odebrecht pour corruption

NEW YORK (Reuters) - Un juge américain a condamné lundi la firme brésilienne d'ingénierie du BTP Odebrecht et la société pétrochimique Braskem à verser un total de 2,6 milliards de dollars (2,4 milliards d'euros) dans le cadre du règlement d'un vaste scandale de corruption.


Lors d'une audition du tribunal fédéral de Brooklyn, le juge Raymond Dearie a précisé que 2,39 milliards de dollars iraient aux autorités brésiliennes, 116 millions à la Suisse et 93 millions aux Etats-Unis.
Fin décembre, Odebrecht et Braskem avaient plaidé coupable dans ce dossier devant le tribunal de Brooklyn. Il était alors question d'un total des amendes pouvant dépasser les trois milliards de dollars pour mettre fin aux poursuites.
Les charges retenues contre les deux entreprises sont liées à leur implication dans le dossier de corruption lié au groupe public pétrolier brésilien Petrobras, qui secoue la classe politique du pays et qui a déjà entraîné des dizaines d'arrestations.
Selon un témoignage cité samedi par la presse, Odebrecht a versé un total de 3,3 milliards de dollars de pots-de-vin entre 2005 et 2014.
(Brendan Pierson à New York, avec la contribution de Guillermo Parra-Bernal à Sao Paulo, Benoît Van Overstraeten pour le service français).
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dimanche 16 avril 2017

LE BRÉSIL EST LE PREMIER PAYS QUALIFIÉ POUR LA COUPE DU MONDE 2018

FOOTBALL – Le Brésil est déjà assuré de jouer le Mondial 2018 en Russie, grâce à sa victoire mardi contre le Paraguay (3-0), conjuguée à la défaite de l’Uruguay face au Pérou (2-1).




Il y aura 32 équipes en Russie qui ferrailleront, du 14 juin au 15 juillet 2018, pour atteindre le Graal, le trophée Jules-Rimet, que soulèvent les vainqueurs de la Coupe du monde. Outre le pays hôte, on connaît désormais un autre participant, la première sélection sportivement qualifiée pour la grand-messe : le Brésil. Certes, les quintuples champions du monde ne ratent jamais le coche des éliminatoires, mais ils signent là une sacrée performance, car la zone sud-américaine est particulièrement dense, et généralement très disputée.





En surclassant le Paraguay (3-0) mardi soir, les hommes de Tite ont signé leur 8e victoire de rang, du jamais-vu dans la riche histoire de cette équipe. Résultat qui leur assurait déjà de finir dans les cinq premiers. Mais la défaite de l’Uruguay, plus tard au Pérou (2-1), leur offre même une qualification directe et définitive, à quatre journées de la fin des éliminatoires, avec 11 points d’avance sur la 5e place, synonyme de barrages. Qu’occupe actuellement… l’Argentine.
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Le nouveau format de supermarché

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