Tout savoir sur le Brésil

jeudi 13 avril 2017

Melting-pot à la brésilienne

Le Brésil a accueilli des millions d’étrangers venus avec l’espoir d’y trouver une vie meilleure. Symbole de cette diversité, São Paulo offre aujourd’hui un visage cosmopolite.



Depuis mon arrivée, je découvre les différents chapitres de cette histoire, que, pour tout avouer, je ne connaissais que très peu. Au fil des lectures, au détour des conversations, au hasard des balades, c’est une étonnante mosaïque de populations qui se dessine.

São Paulo, terre d’accueil

Pour mieux comprendre, je décide de me rendre au Museu da Imigração do estado de São Paulo, qui met à l’honneur cet héritage multiculturel. Installé dans l’ancienne Hospedaria dos Imigrantes dans le quartier Brás, il évoque les premières migrations, celles de la préhistoire, de la colonisation et de l’esclavage. Mais ce sont surtout les grandes vagues de peuplement du 19e et 20e siècles qui sont mises en avant.  Au travers d’objets, d’archives et de témoignages vidéos, le visiteur peut en effet suivre le parcours des nouveaux arrivants, qui ont été accueillis en ces mêmes murs, entre 1887 et 1978.
L’abolition de l’esclavage en 1888 conduit le Brésil à ouvrir ses portes pour attirer une main d’oeuvre bon marché : italiens, espagnols, français, russes, polonais, ukrainiens, japonais affluent. Après avoir débarqué au port de Santos, ils sont dirigés en train vers São Paulo, étape indispensable pour effectuer contrôles médicaux et démarches administratives avant de rejoindre leur destination finale. Dans l’état de São Paulo, ils seront souvent employés au départ dans les fazendas, grandes exploitations de café, avant de tenter leur chance en ville. Suivront syriens et libanais, implantés dans le commerce, et plus récemment, chinois, sud-américains, africains et haïtiens. Au final, la Hospedaria aura reçu plus de 2,5 millions de personnes, représentant plus de 70 nationalités.
Mon tour s’achève avec l’exposition temporaire qui présente de manière émouvante des livres de recettes amenés dans les bagages d’immigrants et soigneusement transmis de génération en génération, chacun étant accompagné de photos et de l’arbre généalogique de la famille.

Brésilien, ou  “descendant de”

Parmi les gens qui m’entourent, ce sont des histoires similaires que l’on me raconte. Toutes plus atypiques les unes que les autres. Un aïeul de nationalité W, qui, au Brésil, s’est marié avec une personne de nationalité X et dont les enfants à leur tour ont épousé des brésiliens d’origine Y ou Z. Sans oublier les ascendances africaines et indiennes. Des possibilités infinies de métissage donc. Et au final, un véritable melting-pot en version brésilienne qui semble bien fonctionner. Une collègue me demandait il y a quelques jours s’il était courant en France d’avoir quatre grands-parents “franco-français”. Je n’ai pas vraiment su comment lui répondre. Selon elle, c’est chose rare chez les Brésiliens. Et beaucoup sont d’ailleurs attachés à leurs racines, et s’identifient comme “descendant de”.
São Paulo s’est construite avec ces apports multiples et ces influences, qui vivent encore dans la diversité de ses quartiers, des noms de famille de ses habitants, dans leur parler ou leurs traditions culinaires. Et qui en font toute sa richesse.
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